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S'agit-il, au contraire, d'un tout int�gral, ses parties en divisent la substance, ind�pendamment de toutes
qualit�s et quand m�me elles en seraient d�pourvues.
Toujours un genre est ant�rieur � ses esp�ces, un tout post�rieur � ses parties; car les parties sont la mati�re du
tout, comme le genre est la mati�re des esp�ces. Aussi, comme la destruction du genre supprime l'esp�ce,
quoique la destruction de l'esp�ce laisse subsister le genre, la destruction de la partie d�truit le tout, quoique le
tout en se d�truisant n'entra�ne pas la perte des parties, au moins comme substance, si ce n'est comme parties.
Chaque esp�ce re�oit le genre pour pr�dicat; on ne peut dire la m�me chose du tout pour chaque partie. Il les
faut toutes prises ensemble, pour qu'elles soient le sujet du tout. L'homme est animal, mais la muraille n'est
pas la maison; il y faut la muraille, le toit, etc., tout pris ensemble, il n'y a d'exception que pour les touts
factices, comme une baguette d'airain, dont le tout divis� en deux donnera deux baguettes d'airain. Mais aussi,
comme �tant un tout factice, on devrait peut-�tre la classer parmi les substances universelles.
Comparez maintenant la division du mot � celle du genre. Elles diff�rent en ce que le mot se partage en
significations propres, le genre en certaines cr�ations tir�es de lui-m�me. �Car le genre cr�e mat�riellement
l'esp�ce; l'essence g�n�rale est transf�r�e dans la substance de l'esp�ce, au lieu que la substance du mot n'est
point transport�e dans la constitution de la chose qu'il signifie. Le genre est plus universel dans la nature que
l'esp�ce, son sujet; l'�quivocation est dans sa signification plus compr�hensive que le mot unique. C'est que le
mot n'est pas un tout naturel; il n'appartient naturellement � aucune chose signifi�e; c'est un nom impos� par
les hommes. Car le supr�me artisan des choses nous a confi� l'imposition des noms, mais il a r�serv� la nature
des choses � sa propre disposition.�
Aussi le mot est-il post�rieur � la chose qu'il signifie, et le genre ant�rieur � l'esp�ce. Par suite, les choses qui
sont r�unies dans la nature du genre, re�oivent son nom et sa d�finition; tout ce qui se dit du sujet en est
pr�dicat de nom et de d�finition (Aristote). Les significations, an contraire, ne se partagent que le nom de l'
�quivocation[546].
[Note 546: Categ., V. Boeth., In Proed., l. I, p. 130. Pour bien comprendre ceci, il faut se rappeler que l'
�quivocation (homonymie) est la propri�t� des choses �quivoques (homonymes), c'est-�-dire qui sous un
m�me nom n'ont pas m�me substance. �Nomem commune, substantiae ratio diversa.� On peut dire d'un
homme vivant et d'un portrait, c'est un homme. (Boeth., In Proed., p. 115.) Il y a dans le texte d'Ab�lard, � la
derni�re phrase, non participant, je crois que la n�gation doit �tre retranch�e (p. 487).]
La division du genre exprime une nature qui est la m�me partout, la division du mot un usage ou convention
qui peut varier.
CHAPITRE VI. SUITE DE LA LOGIQUE D'AB�LARD. Dialectica, QUATRI�ME ET CINQUI�ME PARTIES
198
Abelard, Tome I
Comparez enfin la division du mot et celle du tout; le tout consiste dans ses parties, qui le divisent, mais les
significations qui divisent le mot ne le constituent pas en lui-m�me. Aussi, pendant qu'une partie du tout en
entra�ne la destruction par la sienne propre, le mot qui signifie diverses choses peut perdre une de ces choses,
sans que l'an�antissement de cette chose an�antisse le mot, soit en substance, soit � titre de signification.
Ces diff�rences, ainsi r�sum�es, ne sont paa sans int�r�t; elles accusent dans celui qui les a recueillies une
tendance au nominalisme; mais c'est une cons�quence qu'il suffit d'indiquer[547].
[Note 547: Et cependant on y rencontre cette expression toute r�aliste, essentia generalis (ibid.).]
Il faudrait donner un trait� de dialectique ou commenter tout Bo�ce, pour compl�ter l'analyse du trait�
d'Ab�lard sur la division. Il n'a pas m�me �t� publi� tout entier, et apr�s la division substantielle, le tableau
des divisions accidentelles n'aurait qu'un int�r�t m�diocre. Cependant cette partie si importante de la
dialectique resterait trop incompl�te, si nous nous taisions sur ce qui fait en derni�re analyse la valeur de la
division, sur la d�finition.
On a d� voir comment la division rend possible la d�finition, et la d�finition dont le cr�dit a un peu baiss�
dans la philosophie, �tait au premier rang dans celle du moyen �ge. Mais avant de lui assigner son r�le
philosophique, disons, d'apr�s Ab�lard, ce que c'est que la d�finition[548].
[Note 548: Dial., pars V, p. 490-497.]
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